Frédéric H. Fajardie
Frédéric H. Fajardie, à l'origine d'un nouveau genre littéraire, le néo-polar est mort le 1er mai 2008
Héros : Padovani, Nissac
Frédéric H. Fajardie, né le 28 août 1947 à Paris, un écrivain et scénariste français.
Sa mère, ouvrière dès l'âge de quinze ans, travaillait dans les filatures du Nord avant de se consacrer au Basket-ball, en équipe de France.
Son père, socialiste, avait participé au Front populaire, puis s'engagea dans la Résistance et se reconvertit, la cinquantaine venue, en bouquiniste, pour son véritable plaisir et pour permettre à la famille de survivre, sans déroger à ses principes.
Frédéric passe son enfance dans le XIIIe à Paris, à l'époque où cet arrondissement était encore l'un des principaux quartiers ouvriers de la capitale, le souvenir de son quartier d'enfance ne l'a pas quitté et ses rues, qui se prolongent jusque dans la banlieue sud, lui ont servi de cadre pour nombre de ses nouvelles.
Vers l'âge de douze ans, il se met à tenir un journal intime. Il quitte le lycée, en classe de seconde, pour aller travailler dans la librairie et seconder son père qui avait des problèmes de santé. De cette expérience lui vient une durable colère contre l'injustice de la société qui l'a obligé à abandonner ses études, alors que s'il avait habité le XVIe et avait été le fils d'un notaire ou d'un notable, il aurait pu poursuivre sans encombre jusqu'à l'université.
Car Frédéric a du goût pour les études. Notamment les Lettres. Premier prix de Français, jamais détrôné, de la sixième à la seconde !
De cette époque, Frédéric H. Fajardie, qui n'a « jamais pu encaisser la mentalité bourgeoise », a choisi son camp : le camp de ceux auxquels la société, telle qu'elle est organisée, cherche toujours à couper les ailes. Dès l'âge de seize ans, le marxisme devient le repère de sa vie.
En 1968, acquis aux idées gauchistes, il milite à la Gauche prolétarienne et dès le mois de mai 1968 il veut devenir le premier militant "engagé" à écrire des romans noirs et si possible à en pervertir le style.
Se retrouvant sans diplôme et sans situation, après avoir exercé différents petits métiers alimentaires et participé de très près aux mouvements gauchistes du temps de ses vingt ans, Frédéric décide de reprendre ses études. À vingt-cinq ans, il passe le bac Philosophie en candidat libre, l'obtient avec la mention « Bien », s'inscrit à la faculté de Jussieu (Paris VII) : licence de Lettres modernes, maîtrise de Sociologie et maîtrise d'Histoire, puis un D.E.A. d'Histoire à l'École Pratique des Hautes Études. Après avoir enseigné brièvement l'histoire-géographie en lycée il s'engage sérieusement dans son travail d'écrivain.
Sa première nouvelle un peu conséquente date de 1965 ; elle faisait une quinzaine de pages.
Mais c'est en 1974 qu'aura lieu la rencontre décisive pour sa vocation d'écrivain, avec Francine, une jeune attachée d'administration centrale au Ministère de la Justice qui deviendra sa femme et la première de ses lectrices ; Francine à qui seront désormais dédiés tous ses livres et qui apparaîtra, en toute logique, dans ses romans en tant qu'épouse de son alter ego, le commissaire Padovani. « Sans elle, avoue-t'il, je n'aurais sans doute pas écrit autant. »
C'est donc fin 1975 qu'il propose un premier roman noir : Tueurs de flics, écrit pendant l'été de la même année.
Ne connaissant personne et n'étant connu de personne, il voit son manuscrit refusé, sans même avoir été lu, par tous les éditeurs auxquels il s'adresse.
Quand, finalement, ce livre peut paraître, en 1979, chez un minuscule éditeur, Tueurs de flics, polar parfaitement subversif dont l'écriture sèche et violene impose un ton inattendu dans le roman noir français, obtient un succès immédiat auprès de la critique et des lecteurs qui lui donne raison.
À l'époque, le roman noir restait en France encore un genre littéraire assez marginal.
Avec quelques autres auteurs, il contribua fortement au renouveau du roman noir en France et à l'apparition de ce que certains critiques devaient appeler le « néo-polar ».
Puis la nouvelle devint l'un de ses modes d'expression privilégiés pour témoigner du monde dans lequel il vit.
De 1980 à 2002, Frédéric H. Fajardie a écrit et publié plus de trois cents nouvelles qui mêlent le rose et le noir, la brutalité des faits divers et la douceur de l'amour, la haine du racisme, de la bêtise, de l'humiliation et la sympathie pour les humiliés, les révoltés, les têtes brûlées. Les nouvelles de Fajardie ne manquent pas de fantaisie ni d''humour de la langue parlée, ni de l'amour pour la langue écrite.
Toujours témoin de son temps, il écrira entre 1986 et 1991 une trentaine de « Point de vue » dans les colonnes de L'Humanité, tant « anti-Le Pen » que « anti-Mitterrand ». Il cessera cette activité car « le prix idéologique du fait d'inévitables concessions est finalement trop onéreux ».
Deux ans plus tard, il reviendra à la presse écrite en tant que chroniqueur littéraire de Charlie-Hebdo, de 1993 à 1996.
Il en démissionnera pour « désaccord avec la ligne générale » et incompatibilité d'humeur avec le rédacteur-en-chef Philippe Val « en raison de [son] stalinisme dans [ses] rapports à l'autre ».
En 1998, il est reconnu par le critique Bernard Frank et participe à l'émission littéraire Le Cercle de minuit.
Le 4 décembre 1998, Frédéric H. Fajardie a été élevé au rang de Chevalier dans l'Ordre des Arts et Lettres par Madame Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la communication, pour son œuvre qui compte aujourd'hui 20 romans noirs - policiers brefs et violents -, 13 romans « classiques », 20 recueils de nouvelles (sans compter certaines rééditions, référencées et présentées dans la bibliographie attenante), 1 essai et 1 pamphlet, 84 pièces radiophoniques, les scénarios, adaptations et dialogues de 5 films et d'une douzaine de téléfilms, de nombreuses participations à des ouvrages collectifs, de multiples articles, critiques et nouvelles parus dans la Presse (L'Humanité, Charlie-Hebdo, Le Figaro, La Vie, Le Point, Le Monde, Playboy, Libération...), etc.
Pour Fajardie, le polar et le roman noir sont le meilleur moyen d'explorer l'envers de la société contemporaine.
Dans son œuvre, où l'esprit chevaleresque de ses personnages s'oppose à la médiocité contemporaine, son gauchisme politique de façade se conjugue avec des valeurs plutôt aristocratique, telles : l'honneur, la fidélité et souvent la fraternisation par-delà les oppositions idéologiques ou historiques.
Romans noirs
1979 : La Nuit des chats bottés (écrit en 1977)
Après la pluie
Au-dessus de l'arc-en-ciel
Bleu de méthylène (Prix Entre guillemets 1997)
Brouillard d'Automne
Clause de style
Gentil, Faty !
L'Adieu aux anges
Le Faiseur de nuées
Les Enfants de Lune
Les Hauts Vents
Querelleur
Reines dans la ville
Sniper
Sous le regard des élégantes
Tu ressembles à ma mort
Série Padovani
1979 : Tueurs de flics (écrit en 1975)
1981 : La Théorie du 1%
1982 : Le Souffle court
1984 : Polichinelle mouillé
1994 : Patte de velours (Prix Paris-Première 1994)
2004 : Full Speed
2008 : « Padovani 7 » (en cours d'écriture)
Romans
Au bord de la Mer Blanche
Des lendemains enchanteurs
Frivolités d'un siècle d'or
Jeunes femmes rouges toujours plus belles
La manière douce
Le loup d'écume
Quadrige.
Une charrette pleine d'étoiles
Romans historiques
Les Foulards rouges (Prix des Maisons de la Presse 2001, Prix Paul Féval 2001, Prix Jeand'Heurs du Roman historique 2001)
Le Voleur de vent (Prix du Roman populaire 2003)
Liberté, Liberté chérie I : La tour des demoiselles
Liberté, Liberté chérie II : La lanterne des morts
Le Conseil des troubles
Inédit : Le Dragon vert (disponible sur www.fajardie.fr)
Romans « des années sombres »
Ciao, Bella, ciao ! (Prix Charles-Péguy 2001)
Un homme en harmonie
Un pont sur la Loire
Jeunesse
Combats de nuit
L'homme vêtu de pourpre
La planque
Les aventures de Château-Trompette
Sous la lune d'argent (Syros, coll "Souris noire", illustrations de Catherine Munière)
Essais, pamphlets
Chronique d'une liquidation politique, 1993, éd. La Table ronde
Metaleurop, paroles ouvrières
Petit traité de la chasse
Bandes dessinées
La nuit des chats bottés (dessins : Boris Beuzelin)
Anthologies
Nouvelles noires, Messidor
Nouvelles d'un siècle l'autre, Fayard
Romans noirs, Fayard
Filmographie
Cinéma
1985 : Parole de flic de José Pinheiro, avec Alain Delon, Jacques Perrin, Fiona Gélin, Vincent Lindon, Jean-François Stévenin, Éva Darlan,...
1987 : Le cœur musicien de Frédéric Rossif
1988 : Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro, d'après le roman Clause de style, avec Alain Delon, Michel Serrault, Xavier Deluc, Patrick Catalifo, Bernard Farcy, Serge Reggiani, Vivien Savage, Féodor Atkine, Jean-Louis Foulquier, Raymond Gérôme,...
1990 : La Femme fardée de José Pinheiro, d'après le roman éponyme de Françoise Sagan, avec Jeanne Moreau, Jacqueline Maillan, André Dussollier, Anthony Delon, Jean-Claude Brialy, Jean-Marc Thibault, Daniel Mesguich, Francis Huster, Philippe Khorsand, Jacques Fabbri,...
1993 : Vent d'est de Robert Enrico, avec Malcolm McDowell, Wojciech Pszoniak, Pierre Vaneck, Jean-François Balmer, Catherine Frot, Clémentine Célarié, Ludmila Mikaël,...
Télévision
La théorie du 1% de Gérard Marx (d'après le roman La théorie du 1%), avec François Sienner, Olivia Brunaux, Bernard Farcy, Philippe du Janerand
Donnant-donnant de José Pinheiro, avec Jacques Perrin, Anaïs Jeanneret, Pierre Malet, Christian Charmetant, Claude Chabrol... Francine et Frédéric H. Fajardie
Sous la Lune d'argent de Maurice Frydland (d'après le roman Sous la Lune d'argent), avec Vanessa Guedj
David Lansky (4 épisodes) de Hervé Palud, avec Johnny Hallyday, Véronique Genest, Mouss Diouf, Maurice Barrier
Sniper de Klaus Biedermann (d'après le roman Sniper), avec Christopher Buchholz, Nicolas Silberg
Sniper 2 : L'affaire Petracci de Daniel Losset (d'après le roman Sniper), avec Christopher Buchholz, Anaïs Jeanneret
La fièvre monte à El Pao de Manuel Matji, avec Étienne Chicot, Pierre Malet
L'héroïne de Francfort de Klaus Biedermann, avec Patrick Chesnais
Marilyn et ses enfants de Charlie Beleteau, avec Anouk Grinberg
Trois jours en juin de Philippe Venault (d'après le roman Un pont sur la Loire), avec Patrick Catalifo, Elsa Lunghini, Guy Marchand, Marc Betton, Étienne Chicot,...
Prix et distinctions
1994 : Prix Paris-Première pour Patte de velours
1997 : Prix Entre guillemets pour Bleu de méthylène
2001 : Prix des Maisons de la Presse pour Les Foulards rouges
2001 : Prix Paul Féval pour Les Foulards rouges
2001 : Prix Jeand'Heurs du Roman historique pour Les Foulards rouges
2001 : Prix Charles-Péguy pour Ciao, Bella, ciao !
2003 : Prix du Roman populaire pour Le Voleur de vent
Frédéric H. Fajardie est chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres.
Sources:
Wikipedia
Site officiel de l'auteur